Arnaque FOREX: une escroquerie qui s’organise à partir d’Israël ?

Posted by on oct. 8, 2013 in Arnaque FOREX, Blog

Arnaque FOREX: une escroquerie qui s'organise à partir d’Israël ? 1

Notre Cabinet, reçoit de plus en plus de plaintes d’investisseurs européens au sujet d’escroqueries au FOREX par des brokers susceptibles d’opérer à partir d’Israël. Ils perdent des dizaines voire centaines de milliers d’euros dans des conditions douteuses. En quoi consistent ces escroqueries ? Quelle est la législation protectrice des investisseurs ?
Cet article vise à éclairer les lecteurs sur les comportements frauduleux dont ils peuvent être victimes, et les inciter à être particulièrement vigilants s’ils souhaitent tenter leur chance sur le marché des devises.

I- Sociétés de FOREX: discours irréalistes et démarchage agressif

Nombreux sont les internautes qui ont déjà croisé des publicités vantant les mérites du FOREX, permettant de devenir très riche en peu de temps et avec un faible investissement. En théorie cela est en effet possible grâce à l’effet de levier, et nombre de brokers (courtiers) en profitent pour attirer les investisseurs qui n’ont souvent que peu de connaissances dans les marchés financiers.

En réalité, la majorité des particuliers qui investissent dans le FOREX perdent de l’argent, le marché des devises est particulièrement risqué mais les brokers informent peu sur le fait qu’il y est bien plus facile de perdre que de gagner.

Le comportement frauduleux démarre donc en principe dans le décalage flagrant entre la réalité des risques encourus liés au FOREX, et le discours affiché de certains brokers les occultant entièrement par un défaut d’information.

De nombreux investisseurs ne sont donc absolument pas conscients qu’ils peuvent perdre la totalité de leur capital. Il nous parait ainsi majeur de rappeler que toute possibilité de gain important implique nécessairement une prise de risque.

Pour pousser les investisseurs à placer leurs économies sur le FOREX, ils emploient des techniques de vente bien rodées et particulièrement agressives, n’ayant rien à voir avec le conseil en investissement financier.

Il s’agit d’abord de gagner la confiance du client. De ce point de vue, les brokers vont largement afficher le logo de l’AMF. Sur ce point, il faudra être vigilant et bien distinguer régulation et autorisation. Certains jouent sur la confusion et laissent penser qu’ils sont régulés par l’AMF alors qu’ils ne sont seulement qu’autorisés à proposer leurs services en France (via le passeport européen).

La nuance est de taille car le FOREX étant un marché de gré à gré (OTC, c’est-à-dire non-règlementé), seul le broker régulé se soumet à la réglementation de l’autorité de régulation. La difficulté est qu’il existe beaucoup d’autorités de régulations (pratiquement une par état) mais les niveaux d’exigences peuvent varier entre elles du tout au tout. On peut donc être un broker régulé, mais bénéficier de conditions d’exercices particulièrement souples. Par exemple, grâce au passeport européen (libre prestation de services) un broker régulé à Chypre ou à Malte peut légalement proposer ses services en France et être agréé par l’AMF.

Beaucoup de moyens seront employés pour convaincre les investisseurs à investir des sommes toujours plus élevées. Mais même en cas de perte les brokers sauront convaincre les clients de réinvestir afin de récupérer ces sommes.

Les pertes vont donc parfois être directement liées aux conseils du broker ; il peut même arriver que le broker prenne des positions (perdantes) pour le compte du client sans avoir son autorisation ! Cette perte précipitée du client sera souvent mise en œuvre après que l’investisseur ait demandé de récupérer son argent disponible. Dans ces moments, la communication avec le broker va avoir tendance à soudainement se détériorer. On passe du « harcèlement » quasi-quotidien qui visait à convaincre l’investisseur de reconstituer son capital à un silence radio inquiétant, où les seules nouvelles que l’on pourra obtenir vont vouloir nous inciter à continuer à jouer par tous les moyens.

II- FOREX: la position de conflit d’intérêts de certains brokers

Pourquoi certains brokers voudraient-ils nous faire perdre notre capital ? Une affirmation dans ce sens semblerait de prime abord étonnante car le résultat de gain ou perte du trader n’influe en principe pas la rémunération du broker. L’intérêt du broker serait même plutôt de voir son client gagner afin qu’il continue ses investissements et rémunère encore son broker au passage.

En réalité, selon le type de broker et la gestion du risque qu’il va adopter, le broker pourra être en situation de conflit d’intérêts avec le client et empocher ses pertes.

Cette situation va se produire si le broker est teneur de marché (Dealing Desk) et qu’il va décider de prendre des positions spéculatives plutôt que des positions de couverture comme il est censé faire.

En principe, ce broker qui va jouer l’intermédiaire entre le trader à qui il doit assurer la contrepartie, et le marché, va toujours se couvrir de manière à neutraliser son risque (en prenant sur le marché interbancaire une position inverse à celle de son client). Dans cette situation, le broker a une activité dénuée de tout risque, et est rémunéré au spread, c’est-à-dire sur la différence entre les cours acheteur et vendeur qu’il propose sur une paire de devises.

Seulement, certains brokers vont être tentés de passer du rôle d’intermédiaire neutre à spéculateur de façon à garder pour leur compte les pertes éventuelles de leurs clients. C’est dans cette situation que nous allons parler de conflit d’intérêts. Etant donné le fort taux de perte chez les traders FOREX notamment amateurs, il est certainement lucratif pour un broker teneur de marché de décider de ne pas se couvrir. Il ne passera pas les ordres de ses clients sur le marché et aura une position spéculative inverse à celle de ses clients de sorte que les pertes de ces derniers constitueront, en plus du spread, les gains du broker.

A l’inverse, les gains des traders seront directement payés par le broker, ce qui explique que des traders trop gagnants peuvent également subir chez certains brokers des dysfonctionnements techniques dans le fonctionnement de leur interface internet, et ce afin de les pousser à changer de broker.

III- L’activité du FOREX: le marché israélien bientôt régulé

A l’heure actuelle, l’activité du FOREX en Israël ne fait l’objet d’aucune régulation. Hors, s’agissant d’une activité de gré à gré donc non réglementée, l’existence d’une réglementation de qualité est particulièrement importante.

L’absence de règlementation a permis à des sociétés peu scrupuleuses d’inciter le public israélien à investir dans le FOREX sans bénéficier de la moindre protection ou garantie.

Face à un nombre d’abus croissant, les autorités ont décidé de mettre en place un cadre juridique en nommant en 2004 un comité spécial. En 2010, a été votée une loi posant le principe d’une réglementation et mécanisme d’autorisation, devant être précisé par l’organisme de régulation (Israeli Securities Authority). La réglementation, qui est encore actuellement débattue au Parlement israélien devant le comité des finances, devrait être adoptée cette année.

L’objectif affiché de cette réglementation est la protection des investisseurs. Les opérateurs vont ainsi se voir imposer un certain nombre de bonnes pratiques. Parmi elles, en plus des obligations de sécurité financière et de gestion, nous pouvons citer une limitation de l’usage de l’effet de levier, une commercialisation et publicité bien encadrée avec l’interdiction d’offrir des bonus d’entrée pour inciter le client à s’inscrire, ou encore une obligation d’information renforcée.

Bien que non encore finalisé ni adopté, ce projet de réglementation est déjà critiqué car allant trop loin dans son objectif de protection et serait trop exigeant pour les opérateurs.

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Notre Cabinet, qui a à connaitre de plusieurs cas d’escroqueries au FOREX en France et en Israël, constate les préjudices financiers subis par les investisseurs mal informés que peuvent faire certains brokers (qui restent bien heureusement une minorité). C’est pourquoi nous sommes satisfaits d’une telle initiative législative et espérons une adoption quasi-imminente de cette réglementation. Nous invitons les investisseurs français à consulter le registre REGAFI (accessible sur internet) afin de vérifier que le broker avec lequel ils souhaitent investir est bien autorisé ; ainsi que la liste noire émise par l’AMF de brokers non autorisés. Notre cabinet reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.