Cette année encore s’est tenue en Israël la très convoitée conférence économique du groupe Edmond de Rothschild à l’hôtel Hilton. Nous avons été ravis d’assister et d’échanger avec nombres de participants mais surtout avons eu le privilège d’écouter des intervenants d’une exceptionnelle qualité qui ont analysé et exposé leurs visions des nouveaux enjeux économiques mondiaux et partant les domaines d’investissements prometteurs dans le contexte économique actuel. Nous vous proposons ici une présentation succincte des principaux thèmes évoqués lors de la Conférence.
En dépit du scepticisme généré par les effets de la crise de 2008, le retour de la croissance américaine, le contre choc pétrolier et le rôle fondamental des banques centrales européennes, sont autant de signes prometteurs de sortie de crise.
En effet la reprise du commerce aux USA initiée au 2ème semestre 2014 va nécessairement servir d’indicateur positif à la relance de l’économie européenne. En ce sens la baisse significative du prix du pétrole constitue une réelle opportunité de relance économique pour la majorité des pays développés.
Aussi les convictions des économistes du Groupe Edmond de Rothschild pour l’année 2015 sont résolument optimistes notamment par la conjonction de plusieurs facteurs aux Etats Unis:
- Reprise de l’investissement des entreprises américaines
- Attente d’une reprise de la consommation
- Hausse des salaires entre 2 à 3%
- Confiance des ménages quant à la reprise de la consommation
- Effondrement du prix du pétrole bénéfique à la reprise de la consommation américaine
- Offre de bons rendements obligataires
Toutefois le marché de l’immobilier aux Etats-Unis reste la principale inconnue, mais le rythme espéré à la reprise américaine dans ce secteur est de 3,5%.
Dans le contexte européen , on assiste à une véritable révolution dès lors que la Commission Européenne prévoit des statistiques à la hausse pour 2015:
- Exagération des prévisions de faiblesses
- Restructuration de nombreux pays dans le domaine de la vente au détail et du secteur automobile
- Baisse du prix du pétrole qui va impacter positivement le PIB de 1,5% de l’Union Européenne
- Rebond attendu de la consommation et du pouvoir d’achat des ménages
- « Quantitative easing » ou injection de liquidités massives (60 millions de dollar par mois)
Des perspectives positives sont donc à prévoir avec les sorties de crises progressives de l’Espagne et de la Grèce, l’amélioration constante de la situation de la France, l’augmentation des exportations avec la chute du dollar et enfin la baisse des rendements obligataires.
La situation politique doit également être prise en considération dans l’analyse des indicateurs de relance économique.
Toutefois la Grèce démontre une réelle volonté de modérer son excédent primaire fiscal, par la promesse faite à l’Europe de restructurer sa dette.
La mise en œuvre d’une nouvelle politique économique au Japon depuis 2012, « ABENOMICS », prônée par le Premier Ministre Shinzo Abe, donne aux économistes du Groupe Edmond de Rothschild, le sentiment d’une prochaine sortie de crise :
- Par la mise en place d’une politique d’offres visant à favoriser les entreprises
- Prévision d’une accélération des salaires et une perspective de déflation.
Pour les Pays émergents, une stabilisation de la croissance semble se profiler, mais l’inquiétude demeure persistante en raison des tensions géopolitiques et de la récession économique en Russie.
Toutefois la hausse du dollar et la baisse du prix du baril de pétrole favorise le retour des investisseurs.
Par ailleurs, dans l’analyse minutieuse des stratégies actives de la gestion obligataire, le Crack obligataire ne semble pas se profiler en raison :
- De la pénurie de rendement en Europe et au Japon
- Du surcroît des rendements et de la hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis
Dans ce contexte économique, acheter de la dette d’Etat devient compliqué, cependant les économistes voient dans la dette d’entreprise un rendement plus solide mais encore peu attractif en raison de la faiblesse des taux d’intérêts.
Aussi des entreprises telles que DANONE, TOTAL ou CASINO vont avoir l’opportunité d’émettre de la dette, car ces grands groupes n’ont pas de réels besoins d’argent, mais le rendement proposé sera inférieur à 1%.
Pour prétendre à des gains plus conséquents, il faut consentir à prendre davantage de risques en se positionnant sur des entreprises qui offrent plus de rendement sur une faible duration telles que LAFARGE, PEUGEOT, TELECOM ITALIA ou RENAULT.
Dans cette quête du rendement, le crédit sera nécessairement incontournable en 2015 et dans cette perspective le High Yield reste un actif incontestable, mais implique une stricte sélection dans le choix de la banque.
La tendance est actuellement au marché israélien illiquide mais très attractif pour les obligations.
En effet la situation économique est davantage confortable en Israël qu’en Europe, le shekel est une monnaie forte et un risque de perte sur les taux de change demeure assez faible.
L’important sera de bien évaluer l’entreprise car il y a très peu de liquidités disponibles sur le marché obligataire israélien.
En définitive il conviendra d’investir uniquement sur le court terme en raison des risques géopolitiques et de rester sélectif sur les marchés émergents en privilégiant des pays tels que l’Inde, l’Indonésie, le Mexique ou les Philippines.
Intervenants :
• Monsieur MELMAN Benjamin
Directeur de l’allocation d’actif chez Edmond de Rothschild Asset Management.
• Monsieur CHEMLA Raphael
Directeur de la gestion taux de crédit chez Edmond de Rothschild Asset Management.
• Monsieur GOLDENBERG Daniel
Directeur de la gestion privée internationale pour la filiale israélienne du Groupe Edmond de Rothschild.